Le hibou grand-duc, la coronelle et le lézard des murailles à Ouffet

Le 7 février a eu lieu une séance d’information à propos du projet d’extension de la carrière Troydo à Ouffet. Elle passerait de 12 à 38 hectares avec une hausse de la production de 20%. L’administrateur délégué et actionnaire principal de la carrière ainsi qu’un naturaliste de l’université de Liège nous ont dressé un paysage futur idyllique, une forme de grand canyon à Ouffet, avec un habitat riche en biodiversité à l’horizon de 2047.

Le projet parait solide, réfléchi, et les promoteurs ont semblé ouverts aux critiques. Cela ne nous empêche pas d’avoir des craintes quant au respect à (si long) terme des engagements.

Nous étions 7 membres d’Agir Ensemble présents. Vous pouvez également consulter le dossier à la maison communale et réagir jusqu’au 22 février.

Lors de la séance d’information, il a été rappelé par le bureau d’avocat Husson que le CWATUP avait été remplacé par le CoDT (code de développement territorial) le 1 juin 2017. Ce dernier permet une demande de révision du plan de secteur couplée à une demande de permis d’exploiter. Ce qui pour la carrière a été déposé le 12 janvier 2018.

Mr Romeyer, administrateur délégué et actionnaire principal a rappelé les caractéristiques de la carrière actuelle. On y extrait du petit granit (roche ornementale, calcaire et sédimentaire avec de nombreux petits crinoïdes (accumulation de débris d’organismes marins) depuis 1930. La production est de 8000 tonnes de blocs équarris (80%) et de tranches (20%), ainsi que 50000 tonnes de pierres d’enrochement. Il y a 5 ouvriers en sous-traitance et 1 employée. L’investissement entre 2009 et 2017 s’élève à 3 400 000 euros. Le charroi est en moyenne de 12 camions par jour.

Mr Gosselin, ingénieur du bureau Incitech est chargé de l’étude d’impact. Il a souligné que sans extension la carrière pourrait encore tenir 7 ans. L’accroissement prévu pourrait la prolonger 30 ans au rythme actuel, 24 ans s’il y a une légère hausse de production. Le rapport au trafic global, en hausse, sur la nationale proche, pourrait cependant diminuer.

Un chemin communal est à déplacer pour contourner l’extension. Au niveau paysager, des merlons (remblais) seront placés en bordure du site jusqu’à une cote de 150 m. C’est la présence de ces déblais importants (à cause d’un banc pierreux qui est en pente) qui nécessite une telle augmentation de surface. Un phasage de la réaffectation du site, avec la gestion des eaux, l’intégration paysagère, la création de biodiversité doit être réalisé.

Le docteur Guillitte, naturaliste de l’Université de Liège a expliqué que l’extension ne toucherait pas la partie forestière qui n’a jamais été défrichée et qui n’a jamais reçu d’épineux (cette forêt ne représente plus que 10% de la Wallonie). Suite à son expérience et ses observations menées dans des carrières abandonnées, il y voit une opportunité pour la biodiversité, si les remblais, les plantations et les zones humides sont bien aménagées. Des petits reptiles comme la coronelle et le lézard des murailles y sont déjà présents, vraisemblablement arrivés là, grâce au vicinal. D’autres espèces y apparaîtront dans des dizaines d’années…

Une vidéo du projet a été présentée, vous pouvez la voir à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=_ny3ri4V_IE&feature=youtu.be

Ma question a porté sur le contrôle de la réalisation des aménagements : les remblais, les plantations, la reconstitution de milieux naturels riches. A-t-on toutes les garanties ? Y compris dans un cas comme celui de faillite du propriétaire. Mr Gosselin s’est voulu rassurant notamment en vertu d’un cautionnement imposé à la carrière par la Région wallonne.

Des personnes des Floxhes se sont inquiétés quant aux nuisances sonores, à la destruction de l’environnement actuel (partie déboisée), à la vue directe sur la carrière et la perte de valeur de leur bien.

Le premier échevin d’Anthisnes a demandé si une pollution de la nappe phréatique n’était pas à craindre. On lui a répondu que l’extraction s’arrêterait à 10 m au-dessus de celle-ci.

Un participant a également demandé s’il n’était pas possible de revenir après exploitation à l’état d’origine. On lui a répondu que ce n’était pas évident mais pas impossible non plus.

Il a par ailleurs été garanti que le chemin du vicinal serait maintenu en l’état.

Benoît

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